AfricAvenir International participe à la réalisation du Musée des Civilisations de Dschang

Le Musée des Civilisations réalisé sur les rives du lac de Dschang est un espace d’interprétation proposant une lecture des fondements de la cosmogonie et de la cosmologie des civilisations camerounaises, de l’art et de l’architecture dans l’espace et le temps, de l’histoire des sociétés traditionnelles du Cameroun et d’autres territoires africains. nLe Musée des Civilisations s’inscrit dans un vaste programme d’aménagement culturel du territoire dénommé La Route des Chefferies. C’est le fruit de la coopération signée en 2006 entre les villes de Dschang au Cameroun et de Nantes en France pour réaliser un projet d’aménagement touristique et culturel au Cameroun.

Les objectifs de ce programme sont les suivants :n

  • Sensibiliser la population camerounaise à ses valeurs culturelles afin d’aboutir à une réappropriation de son patrimoine matériel et immatériel
  • Innover par la création d’u pôle culturel inédit en Afrique noire
  • Mettre en place un programme de sécurisation et d’inventaire du patrimoine
  • Organiser un réseau pour une démarche concertée sur le territoire
  • Répondre aux attentes de développement économique, rural et urbain des populations afin d’améliorer leurs conditions sociales.

nDschang est une ville située à près de 1500 mètres de hauteur sur les hautes terres de la région de l’Ouest Cameroun. Elle abrite une population d’environ 80 000 âmes majoritairement issues des peuples grassfields (Bamiléké). La ville comprend une université d’Etat et un centre climatique. Elle est située à 60 km à l’est de Bafoussam le chef-lieu de la région de l’ouest ; à 231 km au nord de Douala, la capitale économique du pays et à 350 km au nord-ouest de Yaoundé, la capitale politique du pays.

Dans le cadre de la constitution du fonds documentaire du musée, la Fondation AfricAvenir International a été sollicitée pour apporter son expertise en matière de connaissance de la culture et de l’histoire des peuples camerounais et africains.nLa Fondation AfricAvenir International a mis à la disposition de l’équipe de recherche du Musée des Civilisations, les documents venant de sa Bibliothèque Cheikh Anta Diop. Il s’est agi d’ouvrages rares et exceptionnels sur la naissance du Cameroun et des photographies illustrant des objets traditionnels de très grande valeur. C’est le cas du Tangé nya Ñasam (proue princière de la pirogue) de Kum’a Mbape (alias Lock Priso) pris de force comme butin de guerre le 22 décembre 1884 par le Consul allemand Max Buchner et gardée jusqu’à l’heure actuelle au musée ethnographique (Völkerkundemuseum) de Munich en Allemagne.

Les recherches de l’équipe du Musée des Civilisations de Dschang au sein de la Bibliothèque Cheikh Anta Diop étaient orientées vers la collecte d’informations historiques et anthropologiques relatives aux peuples vivant sur la côte camerounaise, dans le golfe de guinée d’une part et la période coloniale de l’histoire du Cameroun d’autre part. Le discours scientifique construit aux fins de l’exposition reposait sur les axes majeurs suivants :n

  • Introduction / présentation (aperçu historique, présentation géographique…)
  • Pouvoir (royaumes et chefferies, le palais Bell « La Pagode »…)
  • Rites et religion (représentation de la mangrove, objets de cultes et rites…)
  • Ngondo (représentation de pirogue et éléments de cours,  drapeaux de clans…)
  • Architecture (espace traditionnel, colonisation et urbanisation…).

nA travers ces informations et ses expositions adressées aux populations camerounaises, africaines et étrangères, le Musée des Civilisations veut :n

  • Doter la société camerounaise d’un équipement culturel identitaire
  • Participer à la protection du patrimoine de la société face au pillage des œuvres et    collections
  • Doter le Cameroun d’un établissement muséographique de qualité internationale.

nLa Fondation AfricAvenir International espère qu’à travers cette mise à la disposition du peuple camerounais et africain de son patrimoine matériel et immatériel, le peuple africain a un peu plus les moyens et les armes pour recouvrer sa mémoire et se réapproprier de son identité culturelle si chère et indispensable à sa survie et à sa participation au destin commun de l’humanité dans un contexte de mondialisation en ce 21e siècle.

Par M. Baba Dodo

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