Célébration des 40 ans de publications internationales du Prince Kum’a Ndumbe III

A l’occasion de la célébration de ses quarante ans de publications internationales, le Prince Kum’a Ndumbe III fera une lecture publique le 06 juillet 2011 à 18h précises à la fondation AfricAvenir International Douala. Des sommités intellectuelles telles que le Prof Jean-Emmanuel Pondi, Secrétaire Général de l’Université de Yaoundé I et le Dr. Guy Parfait Songue, politologue à l’Université de Douala accompagneront le prince lors des échanges avec le public. La modération sera assurée par le journaliste Jean Jacques Zé de la télévision Canal2 International. La soirée sera agrémentée par le célèbre musicien EKAMBI BRILLANT, par la Fédération des chorales d’hommes du Cameroun MBBK et par la chorale Ndol’a Christo.

Jusque-là le Prince Kum’a Ndumbe III a connu un itinéraire bien particulier. Son parcours d’écrivain, ci-dessous, est un véritable exemple pour la jeunesse actuelle, vraisemblablement en manque de repères et de modèles sans lesquels elle ne pourra ni reconquérir l’Afrique ni discuter d’égal à égal avec les autres avant la fin de ce 21e siècle, vu par Nelson Mandela comme le siècle de l’Afrique.

Mon parcours d’écrivain? Quel parcours ! Mgr Albert Ndogmo corrige mes premiers poèmes en français dans le village Bonambongue à Bakoko dans le Moungo, j’avais quatorze ans. A ST Galles en Suisse, en 1962, où je passe mes premières vacances européennes dans une ferme et je traie du lait des vaches, la langue duala s’impose. Ainsi naît mon premier recueil de poèmes en duala, mon tout premier livre. Je fréquente le lycée à Munich jusqu’au baccalauréat, ensuite je pars faire mes études universitaires en France en octobre 1967. nA Lyon, c’est la langue allemande qui s’impose à moi, et j’écris 4 pièces de théâtre dans la langue de Goethe et de Schiller. Mais mon écriture, dans sa forme et dans son fond se réclame de l’Afrique profonde. Je revendique la réécriture de l’histoire falsifiée, la réhabilitation de la dignité de l’Africain. Je dérange les éditeurs allemands qui refusent le nouveau discours d’une Afrique debout avec « Lumumba II », « Ach Kamerun ! ». Tant pis, je me mets alors à écrire en français, « Jeune Afrique » me découvre en 1971 et publie « Le Monstre », « Le frère noir et le chien du blanc ». nDès 1973, mes premières pièces de théâtre en français sont éditées à Paris : « Cannibalisme » et « Kafra-Biatanga ». Suivront plus tard « Nouvelles Interdites », « Hitler voulait l’Afrique », « Dialogue en noir et Blanc » écrit avec Jean Yves Loude. Mes livres sont diffusés en Europe et en Amérique du Nord, mais demeurent introuvables au Cameroun. Stop, de retour au Cameroun en 1979, je n’enverrai plus aucun manuscrit à Paris. nDevenu Président des écrivains du Cameroun au sein de l’APEC, j’ose demander au Président Ahmadou Ahidjo de lever la censure sur les livres. Nous créons une maison d’éditions, AfricAvenir en 1985. Mon premier livre, « L’Afrique relève le défi », se vendra à 5000 exemplaires au Cameroun. Je deviens éditeur sans le vouloir. Publier sans censure et donner un accès direct à nos populations africaines à ce que nous écrivons. Sans passer par un éditeur européen ou américain. Prendre la parole sur place, et dialoguer directement. nEn 1993, je crée la Fondation AfricAvenir International à Douala pour soutenir ce mouvement de pensée. En 2003, je lance une maison d’éditions à Berlin, capitale du monde germanique. Dire aux Allemands et à leurs cousins autrichiens et suisses ce que leurs institutions ne veulent pas qu’ils sachent sur l’Afrique, sur place, dans leur langue, sans passer par la traduction. Mes 13 livres en langue allemande paraissent et dérangent, mais sont achetés et lus. En 2009, je publie le conte « Masomandala » en duala, français et ewondo. Le 21è siècle est le siècle de l’Afrique.

De sa première publication « Le Monstre », parue le 06 juillet 1971 à Jeune Afrique jusqu’à la dernière « 50 Ans déjà ! Quand cessera enfin votre indépendance-là ??? », parue aux éditions AfricAvenir / Exchange & Dialogue en Mai 2011 à Douala, le Prince Kum’a Ndumbe III n’a pas failli à la mission qu’il s’est assignée : contribuer à la décolonisation de la production et de la circulation du savoir sur l’Afrique aussi bien dans les pays africains que dans les citadelles européennes. Force est de constater, au regard de ce qui précède, que les quarante ans de publications internationales du Prince Kum’a Ndumbe III représentent ses quarante ans de rébellion contre l’ordre néocolonial dominant institutionnalisé dans les relations entre l’Afrique et l’occident. Ceci, pour la Renaissance Africaine et pour la sauvegarde du destin commun de l’humanité.

L’entrée est libre

Charles Edmond EKOLLO
Assistant éditions AfricAvenir / Exchange & Dialogue
Fondation AfricAvenir International Douala
Tel : 237 75 50 36 30
E-mail : gro.rinevacirfa@olloke.e

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